Fragments...

Ebène

 


Ce jour là , j'en avais marre des gâteaux à la pupille et de la désécriture , je décidais de partir faire un tour à pied dans la nature, sur les chemins de randonnée;

La campagne était belle , des brumes en lambeaux déchiraient encore quelques fragments de ciel qui n'avaient qu'une envie , laisser filtrer un soleil qui annonçait une chaude journée , et un air de connivence avec une humeur claire et calme.


Je croisais le renard qui flânait dans le champ et dont je connaissais bien les habitudes , puisque c'est un de mes voisins le plus proche, puis un couple d'écureuils qui se poursuivaient mutuellement dans un arbre , probablement un jeu de séduction échappant à ma compréhension du langage propre à leurs habitudes ...

Puis j'atteignais un petit bois non loin de là , les arbres figés et sans bruissement de feuilles semblaient s'élancer vers le ciel pour l'embrasser, le silence communiait avec le sous bois.


Pourtant je repensais tout à coup à cette contrariété de la veille, quelques chipies  qui faisaient leurs petits massacres quotidiens de déshabillage de l'un pour habiller l'autre, se donnant tour à tour la partie belle , comme une raison de vivre à la pause café, le truc bien habituel chez les gente féminine qui batifole ses petits cancans un peu mémères , un peu sorcières afin de rompre la monotonie d'une vie un peu trop fade probablement , de celles qui ont un oeil pour voir sans supposer l'autre au travers de leur lorgnette...

L'une d'elle avait mis le feu à mon humeur un peu fragile ce jour là...et j'étais monté au créneau , comme le dit si bien l'expression

J'avais pourtant depuis longtemps essayé de canaliser cette réactivité disons plutôt sanguine qui me pousse parfois hors de mes gongs...malgré tout le bouillonnement de mes globules toxiques avaient pris le dessus! Probablement le principe des vases communiquant avait il une pompe un peu rouillée , à ce moment là , dirons nous!


Je revivais des substituts de cette scène passée lorsque trop peu attentive à mon pas , je trébuchais sur une pierre et tombais ...après une bonne paire de jurons mal à propos pour cette pauvre pierre qui ne m'avait rien fait, je m'assis près d'elle! C'était une pierre de Roussard , au teintes cuivrées et superbes

J'aurais aimé sculpter la pierre , je m'étais contentée de quelques petits travaux de cet art sur le bois et c'est alors que l'envie de chercher à nouveau un morceau d'ébène, un désir encore non assouvi d'une époque passée , effleura de nouveau ma pensée

Je m'allongeais sur les feuilles mortes du sous bois , et laissais filtrer en moi les images qui se glissait doucement à ma perception, ces moments de lâcher prise à la pensée , où les rancarts avec l'inconscient s'offrent le luxe de voyager librement ...

Mes mains maîtrisant la gouge travaillait le bois dur et noir , faisant apparaître un visage que je ne connaissais pas , mais dont l'aura me semblait une présence étrangement intime ...je ne me sentais plus aussi seule au milieu des arbres, le temps au fond de l'oubli à défiler!


J'ouvrais les yeux , les feuillages n'offraient que des fragments de ciel bleu...le rêve en était il plus fécond , peut être que sur l'immensité d'un ciel sans nuages...


Les causes de ma contrariété passée et le batifolage des mémères me sembla ridicule comme dès auparavant, je rentrais et m'enfermais dans un Gotlib!



24/01/2009
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